Ellen Carey : Mirrors of chance       7/09 - 20/10/2018 

Exposition personnelle de l’artiste photographe expérimentale américaine Ellen Carey, Mirrors of chance, la photographie expérimentale présente  notamment le Zerogram, nouvelle création photographique de l’artiste issue de sa recherche pionnière en chambre noire sur le minimalisme et l’abstraction du photogramme et baptisée Struck by Light (1992-2018). Ces photogrammes en couleur sont des miroirs du hasard dont le point de départ est la théorie de la couleur photographique.

Ellen Carey est réputée pour son travail expérimental sur la structure et les racines de la couleur. Selon elle, la couleur – comme l’art et la musique - est un langage universel et la théorie de la couleur - celle du RGBYMC - est le lexique des photographes. Elle considère la couleur comme sujet et objet, un matériau avec du sens, un processus à l’intérieur même de son art. Une autre thématique qu’explore l’artiste est celle de l’ombre (ombre/silhouette, clair/obscur, positif/négatif), que l’on retrouve dans plusieurs œuvres phares telles Mourning Wall, Self-Portrait at 48 et Stopping Down. Le partenaire indissociable de l’ensemble de son travail est donc la lumière, indicielle de la photographie qui contient et libère la couleur, comme un arc en ciel nous le rappelle. Carey travaille uniquement avec ou totalement sans la lumière, pendant le travail en chambre noire, la lumière n’a pas le droit d’entrer. Aucune, ou, zéro. Elle est autorisée uniquement au moment de l’exposition de l’image.
Le travail d’Ellen Carey ressemble ainsi à une performance où son imagination, son savoir-faire et son talent sont enregistrées dans une boîte noire hermétique dont le résultat est un objet éclatant de couleurs fortes et nettes.

Face au travail d’Ellen Carey, les gens posent souvent la question « Comment cette photographie est-elle faite ? » suivie de « …et c’est une photo de quoi » Ce qui touche la question du processus photographique et le sens d’une image comme un signe pictural tel que nous la comprenons dans un paysage, un portrait ou une nature morte. Ces questions soulignent le savoir-faire d’Ellen Carey qui maitrise comme peu d’artistes de sa génération la théorie de la couleur et le travail en chambre noire. Cette expertise lui permet d’innover et de briser certains tabous dans la pratique photographique, enlevant par exemple le référent traditionnel du photogramme (comme une feuille, une dentelle) : dans la série Dings & Shadows (2010-2018), il n’y a aucun élément entre la lumière et le papier photosensible.

Le travail d’Ellen Carey (née en 1952 aux États-Unis) a été présenté plusieurs fois à PARIS PHOTO par sa galerie américaine (M+B, de Los Angeles) et a fait partie en 2017 de l’exposition de groupe PhotoPlay : Lucid Objects organisée par Mark S. Roe, commissaire pour la JP Morgan Chase Collection, sponsor de PARIS PHOTO. En 2016, les Self-Portraits (1983-1988) d’Ellen Carey ont été présentés par le Centre Pompidou dans le cadre de l’exposition The Unbearable Lightness - The 1980s, Photography, Film (2016) dont Karolina Lewandowska a assuré le commissariat. Ces autoportraits sont les premières Polaroid 20X24 œuvres en couleur faites par l’artiste qui a travaillé de multiples expositions et en appliquant des motifs Neo-Geo et psychédéliques pour produire un gestalt futuriste en couleurs vives et avec des motifs vertigineux. Ces autoportraits ont contribué à l’histoire de l’autoportrait ainsi qu’au celle des femmes photographes, tout en développant cette notion du soi. Joli détail : le prénom de l’artiste, Ellen, est d’origine celte et se traduit par celui qui apporte la lumière, tout comme les racines du mot photographie qui se traduit par  dessiner avec la lumière, une vieille expression utilisée aux débuts de la photographie mais qui reste d’actualité, comme le photogramme lui-même.

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