BIENERT, Patrick

Patrick Bienert est né en 1980 et a grandi à Munich, en Allemagne, où il a étudié la photographie à la Bayerische Staatslehranstalt für Photographie et à l'Université des sciences appliquées de Munich jusqu'en 2006. Son projet photographique East End of Europe sur une génération pro-européenne en Géorgie a été publié en 2020 aux éditions Kahl. Parmi les autres œuvres de Bienert figurent Asmara (2013), dans laquelle il a photographié à la fois l'architecture moderniste d'Asmara, la capitale de l'Érythrée, de la période de la colonisation italienne, et les habitants actuels de la ville ; Clothing Trade, un projet sur l'industrie de la friperie en Tunisie (2018) ; et Banks of Dnister (2019), pour lequel il a suivi le fleuve Dnister tout au long de son parcours à travers la Moldavie, l'État séparatiste de Transnistrie et l'Ukraine, dépeint la culture de la jeunesse et les paysages des États post-soviétiques. Son travail a été exposé à la Galerie OFR à Paris ; Deichtorhallen, Hambourg, Allemagne ; Amphithéâtre de Carthage, Tunisie. Il a co-signé les livres Wake Up Nights (2017), East End of Europe (Kahl editions, 2020) et Happy Springs (Patrick Remy Studio, 2023).

Série Armenia, 2022-2023

L'exposition réunit une série d'images prises à travers l'Arménie en 2022 et 2023 par le photographe Patrick Bienert et publié en 2024 par Louis Vuitton dans la collection Fashion Eye. Le voyage commence en Turquie et puis, tournant le dos aux nations voisines que sont la Géorgie et l'Azerbaïdjan, Patrick Bienert a traversé le pays du nord au sud pour suivre le lac Sevan, véritable mer intérieure, afin d'atteindre Yerevan. Sur la route, il explore cette petite nation de 3 millions de personnes, surpassée par sa diaspora de 9 millions mais dont la culture millénaire se dessine dans les nombreux monastères et églises qui émaillent le territoire. Au travers de ses explorations, il rencontre des visages sérieux de tout âge, brouillés par les conflits du passé et les incertitudes du futur.

SÉBAH, Pascal (oeuvres présentées par baudoin lebon)

Né en 1823 d’une mère arménienne et d’un père syrien catholique, Pascal Sebah a travaillé en particulier à Constantinople et au Caire. Sébah est une figure marquante de l'orientalisme en photographie. En 1857, il ouvre un studio photographique à Constantinople dans la rue Sokaği, où se trouvait la Poste autrichienne et qui était le prolongement de la rue des Postes. Il a appelé son studio « El Chark Societé Photographic ». Cette rue principale du quartier Péra étant très commerçante, il ouvre vite un nouveau studio au 232 Grand Rue de Péra. En 1860, il s'installe au 439, à côté de l'ambassade de Russie, et emploie un Français nommé A. Laroche pour diriger l'atelier. Très tôt, les compétences de Sébah en tant que photographe lui valurent une réputation à Istanbul et, en 1859, la Société Française de Photographie de Paris lui décerna une médaille pour son travail.

La carrière de Sébah a coïncidé avec l'intérêt croissant des européens pour l’« Orient », considéré comme exotique et fascinant. Les photographes constantinopolitains, comme les Abdullah Frères puis Sébah, vendaient des images des ruines antiques des environs, des portraits et de la population locale en costumes traditionnels, aux touristes de la ville. Sébah s'est fait connaître grâce à ses compositions bien organisées, son éclairage soigné, ses poses efficaces, ses modèles attrayants, sa grande attention aux détails et l'excellente qualité d'impression réalisée par son technicien, A. Laroche. Sébah travaillait en collaboration avec le peintre Osman Hamdi Bey (1842-1910). Il photographiait des modèles vêtus de riches costumes et le peintre utilisait ensuite les photographies comme base pour ses célèbres peintures à l'huile orientalistes. Sébah a présenté à l'Exposition Universelle de Vienne de 1873 l'album Les Costumes Populaires de la Turquie, qui lui a valu une médaille d'or décernée par les organisateurs. Cette même année, Sébah ouvre une succursale en Egypte.